Au milieu de l'attention mondiale portée à l'élection présidentielle américaine, la COP29 a discrètement apporté des développements limités mais critiques pour l'action climatique, avec des implications pour l'adaptation et l'agriculture. Accueillie à Bakou, en Azerbaïdjan, la conférence de cette année a réuni comme d'habitude des gouvernements, des entreprises et la société civile pour faire avancer les objectifs climatiques mondiaux. Le scientifique en chef de Finres, Prof. Michiel Schaeffer, a participé aux discussions.
Voici trois points essentiels qui soulignent l'urgence de se pencher sur le rôle de l'agriculture dans l'adaptation au climat.
1. Le nouvel objectif de financement ne sera atteint que si les investissements du secteur privé dans l'adaptation augmentent.
L'objectif de chaque COP change chaque année. La COP29 a été surnommée "la COP des finances" parce que les gouvernements se sont mis d'accord sur un nouvel objectif de financement des pays vulnérables au changement climatique. Ce "nouvel objectif collectif quantifié" (souvent abrégé en NCQG) est le principal résultat du sommet. Il orientera les futurs financements publics, l'aide au développement, ainsi que les réformes de l'environnement réglementaire nécessaires pour atteindre le nouvel objectif. Face aux objections de certains pays en développement, un nouvel objectif a été convenu: les gouvernements des pays riches "prennent l'initiative" de fournir 300 milliards de dollars par an d'ici 2035 de financement climatique aux pays en développement, et $1,3 trillion de dollars de financement climatique aux pays en développement d'ici 2035 à partir de "toutes les sources", y compris des capitaux privés et publics.
Les détails relatifs à ces objectifs sont restés délibérément vagues. Il n'y a pas de sous-objectifs pour des questions telles que les systèmes alimentaires ou l'adaptation. Mais une chose est très claire : l'objectif ne sera atteint que si le secteur privé investit davantage dans l'adaptation. Les dernières données de l'OCDE publié montre que le financement de l'adaptation représente 30% du total fourni aux pays en développement, le secteur privé ne contribuant qu'à un dixième du financement de l'adaptation, pour un total de 3% du total du financement climatique fourni aux pays en développement. en cours de développement pays. Alors que les gouvernements de nombreux pays riches cherchent déjà à réduire leurs budgets, les décideurs politiques se tournent vers le secteur privé pour qu'il fournisse les investissements supplémentaires nécessaires. Dans les pays de l'Union européenne, le secteur privé est le principal acteur de l'économie. soumissions officielles, 94% des pays ont identifié l'agriculture comme une priorité pour le développement durable. le changement climatique adaptation. L'investissement dans l'adaptation de l'agriculture sera au cœur de la croissance du financement de l'adaptation. Pour ce faire, les institutions financières et les agriculteurs auront besoin des éléments suivants des données et des informations sur les risques et les opportunités associés aux différents investissements en matière d'adaptation.
2. Il reste encore beaucoup à faire pour élaborer des indicateurs d'adaptation, y compris pour l'agriculture, en vue de la réalisation de l'objectif mondial d'adaptation.
L'un des résultats de la dernière conférence des parties qui s'est tenue à Dubaï a été l'adoption d'un plan d'action pour le développement durable. "Global Goal sur Adaptation". Dans le cadre d'un programme de travail de deux ans lancé lors de la COP28, les gouvernements ont depuis essayé d'ajouter plus de détails, y compris des indicateurs relatifs aux objectifs. Il s'agit notamment de savoir comment mesurer l'objectif relatif à l'alimentation et à l'agriculture : " parvenir à une production alimentaire et agricole résiliente au climat et à l'approvisionnement et à la distribution des denrées alimentaires, ainsi qu'accroître la production durable et régénératrice et l'accès équitable à une alimentation et à une nutrition adéquates pour tous. "
À mi-parcours de ce programme de deux ans, des désaccords à Bakou sur l'inclusion de dispositions spécifiques relatives au financement de l'adaptation ont freiné les progrès sur les indicateurs. Ces discussions devront maintenant se poursuivre lors de la "pré-COP" qui s'est tenue à Bonn en juin et, espérons-le, être adoptées lors de la COP30 qui se tiendra à Belém, au Brésil, à la fin de l'année 2025. Ces indicateurs sont essentiels car ils détermineront la manière dont les politiques seront réformées, les investissements structurés et les progrès mesurés.
3. La COP30 a toujours été importante, elle l'est encore plus aujourd'hui.
La prochaine COP allait toujours être importante. Tous les gouvernements signataires de l'Accord de Paris examineront les nouvelles contributions déterminées au niveau national (CDN) achevées en 2025. Les CDN sont les engagements pris par chaque pays et agissent comme des feuilles de route de haut niveau pour l'action climatique nationale. Les risques pour la sécurité alimentaire et les systèmes agroalimentaires étaient déjà le risque climatique le plus cité dans la dernière série de CDN. Le rôle du Brésil en tant qu'hôte de la COP30 en 2025 rend cet événement particulièrement important pour l'agriculture. Le gouvernement du président Lula da Silva s'efforcera de tirer parti de son engagement en faveur de l'agriculture. Présidence du G20 Cette année, le groupe de pays de l'UE a fait de la sécurité alimentaire, de la lutte contre la faim et de l'aide aux petits exploitants agricoles des priorités de son action. une priorité.
En tant que puissance agricole, la présidence brésilienne de la COP30 sera fortement, voire principalement, axée sur les points suivants l'agriculture et la nécessité de aider les agriculteurs à s'adapter au changement climatique. Les recherches menées par Finres, qui font actuellement l'objet d'un examen par les pairs, montrent la vulnérabilité des principales cultures à l'évolution des conditions climatiques, y compris des cultures économiquement importantes comme le café dans des pays tels que le Brésil. Les décisions prises à Belém peuvent permettre de relever le défi et d'aider les agriculteurs du monde entier à renforcer leur capacité de résistance pour produire les denrées alimentaires dont nous dépendons tous.
Pourquoi c'est important
Les discussions de la COP29 et la feuille de route menant à la COP30 soulignent l'importance croissante de l'adaptation de l'agriculture dans le cadre de l'agenda climatique mondial. Alors que les risques climatiques s'intensifient, il est essentiel que les agriculteurs et les parties prenantes de l'agriculture collaborent à l'élaboration de solutions fondées sur des données. Finres s'engage à conduire ce dialogue et à combler le fossé entre les dernières connaissances scientifiques et les investissements nécessaires pour renforcer la résilience du secteur.
Si vous souhaitez en savoir plus ou vous associer à nous pour fournir des données et des informations pertinentes sur ces questions, n'hésitez pas à nous contacter ici.