Faire face aux tempêtes : Cartographier l'avenir agricole de la France grâce à l'apprentissage automatique

Risques liés aux cultures à haute résolution et priorisation de l'adaptation

L'Institut pour l'économie du climat (I4CE), organisme de recherche officiel du gouvernement français, recherchait un partenaire pour réaliser une analyse inédite du coût de l'adaptation dans le secteur agricole en France.

finres a réalisé la première analyse à haute résolution et géospécifique des risques liés aux cultures et des priorités d'adaptation pour le secteur agricole français. L'étude a examiné les niveaux d'investissement nécessaires pour adapter le secteur agricole français à différents niveaux de réchauffement climatique en France, en tenant compte de la politique de souveraineté alimentaire du gouvernement. Les principales conclusions sont les suivantes :

  • L'impact du changement climatique à moyen terme sur les rendements devrait être limité en moyenne, mais les pertes rares et exceptionnelles pourraient devenir plus fréquentes, devenant une nouvelle norme pour des cultures et des zones spécifiques.
  • L'effet des technologies et des pratiques d'adaptation pourrait réduire de plus de 20 points de pourcentage les pertes agricoles lors de récoltes rares et exceptionnelles. Avec l'augmentation des températures, les effets bénéfiques de l'adaptation sont multipliés par 20 à 40 selon les technologies et les cultures.
  • Les bénéfices associés à l'adaptation peuvent être calculés jusqu'à 600 millions d'euros par an, sur la base des régions et des cultures étudiées dans les études de cas typiques. Ces avantages liés à l'adaptation pourraient augmenter entre 20-25% entre un réchauffement de 2,0°C et 4,0°C pour atteindre 700 millions d'euros par an.

L'apprentissage automatique pour prédire l'impact du climat sur le rendement des cultures

La recherche a utilisé une approche sophistiquée d'apprentissage automatique pour prédire l'impact du changement climatique sur les rendements des cultures en France. Une préparation complète des données a permis d'identifier des zones climatiques distinctes en fonction de leurs régimes historiques de température et de précipitations, tandis que le cœur de la méthodologie a consisté à former et à valider des modèles d'apprentissage automatique, en particulier des algorithmes de forêt aléatoire, à l'aide de données historiques sur les rendements des cultures et le climat. Ces modèles ont ensuite été appliqués à divers scénarios de réchauffement climatique afin de prédire les rendements futurs des cultures. Pour mieux représenter les conséquences des événements extrêmes, des techniques statistiques avancées ont été appliquées. L'une des principales caractéristiques de l'étude a été l'intégration de technologies et de pratiques d'adaptation dans le modèle, en simulant leurs effets potentiels sur le rendement des cultures et, par conséquent, sur la résilience.

L'étude a également examiné les avantages macroéconomiques globaux associés à l'adaptation, compte tenu de la réduction prévue des autres régimes de subvention et d'assurance, ainsi que le coût de la mise en œuvre des mesures d'adaptation, en tenant compte des différentes sources publiques et privées pour cet investissement. Aujourd'hui, le gouvernement français alloue chaque année plus de 1,2 milliard d'euros au secteur agricole pour l'aider à faire face aux conséquences des catastrophes climatiques sur le secteur, sous la forme de subventions pour l'assurance des récoltes, d'exonérations fiscales, etc. L'une des principales conclusions est que chaque degré de réchauffement climatique supplémentaire entraîne une aggravation progressive des conséquences pour les agriculteurs français, ce qui rend les technologies et les pratiques d'adaptation de plus en plus précieuses.

Analyse économique des stratégies optimales d'adaptation au climat

I4CE a été mandaté par le Bureau de l'adaptation au changement climatique du ministère de la Transition écologique, de l'Agence de la transition écologique (ADEME) et du Commissariat général au développement durable (CGDD) pour étudier les implications économiques de différents scénarios d'adaptation correspondant à différents niveaux de réchauffement. Cette recherche a été commandée pour informer la préparation du troisième Plan National d'Adaptation.

Le processus a abouti à une analyse économique et financière approfondie de ces stratégies d'adaptation, fournissant une vue détaillée des défis posés par le changement climatique et des solutions optimales disponibles pour le secteur agricole. La recherche a été guidée par l'examen et les conseils d'experts de l'ADEME, Inovia Lands INRAE, MASA, MTE, Solagro, SupAgro Montpellier, et Terres Inovia, et a été largement couverte par les médias nationaux, régionaux et agricoles.

Donner des connaissances aux agriculteurs grâce à AgHorizon

Les données qui sous-tendent ce projet, enrichies par des techniques statistiques de pointe, ont été mises à la disposition des agriculteurs et des institutions financières soutenant le secteur agricole dans AgHorizon, une application mise gratuitement à la disposition des agriculteurs en France, leur permettant d'acquérir des connaissances sur la manière dont ils peuvent se préparer au changement climatique.

Pour en savoir plus sur AgHorizon et sur les autres solutions développées par finres pour rendre l'agriculture plus résistante au changement climatique, contactez-nous pour organiser une réunion de présentation.

Messages récents

Fiabilité et transparence : une plongée dans notre processus de validation scientifique

Pour aider les agriculteurs, les gestionnaires de comptes et les assureurs à prendre les bonnes décisions face aux risques dans le secteur agricole, nous devons fournir des résultats aussi fiables que [...]
En savoir plus

Adaptation de l'agriculture au changement climatique : quel impact réel du PNACC3 ?

🌱 Le PNACC3 est sorti. Et maintenant ? Le gouvernement a publié un nouveau plan d'adaptation face au changement climatique. Bonne nouvelle : l'agriculture est enfin placée au cœur de[...]
En savoir plus

Utilisation de grands modèles linguistiques pour la recherche

Combien de temps faudrait-il pour lire 10 000 articles scientifiques ? Même à raison de 10 par jour, cela prendrait près de trois ans ! Pourtant, ces articles recèlent des [...]
En savoir plus